Une chose qui m’a toujours troublé : l’idée qu’on porte tous les mêmes trucs manufacturés. Si je ne suis pas assez doué, j’ai quand même pu faire mon propre parfum en suivant un atelier de parfumerie. Et cette expérience m’a bien plu. La tache s’est avérée un peu plus dur que ce à quoi je m’attendais. Imaginez. Dès mon arrivée, vous vous retrouvez devant un « orgue à parfums : bureau contenant des étagères, où attendent plus de 120 fioles qui gardent chacune une odeur. Et il vous faut les sentir une à une pour élaborer mon parfum ! C’est qu’un parfum est constitué de pas moins de 100 produits. Pour l’atelier, on n’en réunit que 20, mais cela demande déjà pas mal d’efforts. Car cela demande de la adresse. Un parfum une association de trois notes (tête, coeur, fond), et elles doivent évidemment s’harmoniser entre elles. Et chaque odeur doit être ajoutée en faisant attention aux dosages ; elle doit être aussitôt transcrite sur papier pour pouvoir avoir une trace de la recette (c’est cette dernière qui permet d’en recommander plus tard). Au final, le parfum créé peut vraiment être abominable, si on fait un seul mauvais dosage. Heureusement qu’on a droit à trois essais et qu’on garde celui qu’on préfère ! Le plus difficile, selon moi, parfum Paris c’est d’accepter de se laisser guider par son nez. Si on est trop cérébral, on se prive d’emblée de certains cocktails. J’aurais eu tendance à écarter d’emblée les fleurs pour mon parfum pour homme. Mais comme je l’ai appris au cours de l’atelier, les fragrances de fleurs ne vont pas nécessairement fournir une note florale au parfum. Elles peuvent amener une touche animale, parfum Grasse piquante ou vive… Il faut donc sentir toutes les essences pour discerner la note qui les singularise. C’était une expérience que je vous conseille. On se laisse tellement prendre au jeu qu’on ne voit pas du tout les deux heures passer. De mon côté, j’attends que ma création soit prêt : il faut compter dix jours avant de l’utiliser.