Corriger le lobbying

Le fait que Washington soit corrompu par des intérêts particuliers est peut-être la critique la plus courante du gouvernement fédéral. Sondage après sondage, le public est convaincu que les lobbyistes ont une influence destructrice et la plupart des idées de réforme du lobbying prennent donc un ton moralement distinct. Vidangez le marais »était le cri de ralliement de Nancy Pelosi en 2006, soutenu par une promesse de rompre, le premier jour, le lien entre les lobbyistes et la législation.» Le président Obama a également passé sa campagne à dénoncer des intérêts spéciaux (tout comme McCain), et a également souligné symboliquement l’adoption de nouvelles règles de lobbying pour son administration le premier jour.
Cet article fait valoir qu’une moralisation autoritaire à l’égard du lobbying passe à côté de l’essentiel: les lobbyistes ne sont pas intrinsèquement corrompus, et leur influence principale ne découle pas d’un pouvoir diabolique pour forcer automatiquement les résultats législatifs par le biais de contributions de campagne et / ou de relations personnelles, comme on le croit communément. Au contraire, leur influence vient de leur capacité à devenir un élément essentiel du processus d’élaboration des politiques en inondant les bureaux du Congrès sous-employés, sous-expérimentés et surchargés de travail avec suffisamment d’informations et d’expertise pour aider à façonner leur pensée.
Cette situation est cependant loin d’être bénigne. Premièrement, la représentation est extrêmement unilatérale. Selon l’estimation, entre les deux tiers et les trois quarts de tout l’argent dépensé pour le lobbying est dépensé pour le compte des entreprises. Si le lobbying est un concours visant à déterminer qui a les ressources pour couvrir Capitol Hill et le chien-oiseau et la bureaucratie fédérale avec des arguments et des informations sur une question donnée, ce n’est tout simplement pas un combat équitable. Deuxièmement, le processus n’est pas suffisamment transparent. Le public, les médias et même les défenseurs concurrents ont bien du mal à savoir quels lobbyistes rencontrent qui, ce qu’ils argumentent et pourquoi. Sans transparence, la responsabilité en souffre.
Ce document propose une solution simple et rentable: la Bibliothèque du Congrès devrait créer un site Web qui deviendra de facto le forum en ligne et le centre d’échange pour tous les plaidoyers en faveur des politiques publiques. Un tel site Web uniformiserait les règles du jeu (il est beaucoup moins cher de publier une page Web que d’embaucher une armée de lobbyistes pour descendre à Washington) et augmenterait la transparence et la responsabilité (si toutes les positions et tous les arguments sont publics, tout le monde sait qui fait du lobbying pour quoi et pourquoi). Il en résultera une politique publique plus démocratique et plus minutieusement vérifiée.

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