Après Calais, le camp de Grande-Synthe en sursis

Le ministre de l’Intérieur souhaite le démantèlement du campement, alors que les migrants reviennent près de l’ex-« jungle ». «On ne peut plus laisser les choses continuer comme cela», a lancé le ministre de l’Intérieur à propos du camp de migrants de Grande Synthe, près de Dunkerque. Ce mercredi, auditionné au Sénat, au lendemain de nouveaux heurts dans ce campement, Bruno Le Roux a dû reconnaître: «La question n’est plus seulement aujourd’hui celle du rétablissement de l’ordre public» mais aussi «du démantèlement progressif du camp, qui doit pouvoir démarrer le plus rapidement possible». À croire que Xavier Bertrand, le président les Républicains (LR) des Hauts-de-France, a été écouté. «Le camp de Grande-Synthe devrait être démantelé. On y dénombre plus de 1.400 personnes, un chiffre en progression constante avec chaque jour davantage de violences. Des dizaines de migrants reproduisent à Grande-Synthe ce qui se passait à Calais», avait-il alerté, le 28 janvier dernier dans Le Figaro. Aujourd’hui, il interpelle Le Roux: «Quel calendrier? Quelles modalités?» Le maire écologiste de Grande-Synthe, Damien Carême, n’a guère apprécié, pour sa part, la sortie de Bruno Le Roux devant la Haute Assemblée. «Je n’étais pas au courant du tout, je suis très surpris! Je ne suis pas d’accord», a-t-il déclaré, ajoutant: «Ce camp est aujourd’hui plus que nécessaire car si on en est là aujourd’hui, c’est parce que la réponse humanitaire n’était pas suffisante.» Sur place, l’ambiance est effectivement explosive. Un patron d’unité des forces mobiles décrit les dernières «émeutes»: «Dans le campement, les migrants sont 1.600, estime-t-il. À l’extérieur, 800 autres ont tenté une incursion, mardi soir, et tout a dégénéré. Les échauffourées ont duré une heure trente. Les migrants ont incendié l’entrée du camp. Ils se battaient entre eux, des poids lourds ont même été attaqués.»

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